Jour 4 - Sprint final!

C'est déjà la dernière journée de formation. En effet, vendredi, c'est congé et samedi, c'est ma conclusion suivie de la présentation finale des travaux des participants. On sent la frénésie dans certaines équipes... je les pousse à peaufiner davantage l'aspect créatif, en leur expliquant que même s'il ne s'agit pas d'un cours de graphisme, ça vaut la peine de copier-coller une image prise sur le net pour illustrer leur idée. Certains me trouvent exigeant, mais le marketing social, c'est exigeant.


Dr Evelyne Obodou et Dr Kevin Yohou
En fin d'après-midi, on se rend chez AIMAS, l'Agence ivoirienne de marketing social. Je suis curieux depuis le début de la semaine de découvrir cette structure qui n'est pas monnaie courante, même chez nous au Québec. Nous sommes reçus par le directeur exécutif, Lazare Koudou Goussou, qui nous présente cette ONG... oui oui, une organisation non gouvernementale sans but lucratif, tout comme Publici-Terre! À la différence qu'il y a un CA et plusieurs employés qui travaillent dans ce bâtiment situé dans un beau quartier de Cocoody. AIMAS est financée par une banque allemande, la KfW-Entwicklungsbank. L'agence est vouée essentiellement aux changements de comportements liés à la lutte au infections sexuellement transmises (IST)  et au contrôle des naissances. La mission est claire et très bien ciblée. Le directeur nous présente un aperçu de ce qu'est le marketing social... un résumé, en somme, de la formation que je donne depuis lundi. Ouf! Il ne me contredit pas! Puis les dernières campagnes de l'agence, qui sont créées et produites entièrement à l'interne comme on le verra dans la tournée des installations. Il y a même en effet une salle de montage vidéo et un studio d'enregistrement pour les voix et la musique originale. Un cocktail nous attend dans le jardin pour terminer en beauté cette visite. Avant de quitter les lieux, je constate que deux des cinq équipes se réunissent pour travailler sur leur présentation de samedi. Ça promet!

Puis, de retour à l'hôtel, je contacte Mamadou Doumbia Junior, un Ivoirien qui a suivi la formation au Mali en 2009. Il vient me rejoindre et nous allons manger, avec un de ses amis, aussi intéressé par le marketing social, dans un restaurant d'un autre quartier d'Abidjan : Aboussouan. Un repas typiquement ivoirien, un service impeccable, un environnement délectable. On me dit que des personnalités politiques et artistiques viennent régulièrement se délecter à cet endroit. 


Le repas est fort agréable et nous discutons d'une idée qui me trotte de plus en plus dans la tête depuis que le directeur de l'Institut national de Santé publique m'a demandé, au début de la semaine, de revenir en 2013 pour une autre formation... peut-être est-il possible de penser à former des formateurs! Déjà, Adama Gorou et Kevin Yohou sont intéressés. Publici-Terre serait peut-être en voie de devenir, en plus de réaliser des campagnes de publicités sociétales, un outil de formation? À suivre...

Nous terminons la soirée dans un maquis, une terrasse typique de l'Afrique où on peut manger, mais à l'heure où on y arrive, surtout se rafraîchir. Je redécouvre enfin Abidjan, en dehors de la formation et à travers les gens qui l'habitent. Mamadou me reconduit ensuite à l'hôtel en taxi. Il est près de minuit. Je redécouvre l'atmosphère de mon arrivée avec les barrages de l'armée qui s'installe pour la nuit. Tout à coup, un soldat fait signe à notre chauffeur de se ranger... Il lui demande ses papiers et de sortir du véhicule et lui fait ouvrir le coffre arrière. Puis le soldat revient vers nous et demande de produite aussi notre identité. Le chauffeur, bon tacticien, en profite pour se réinstaller au volant. Le soldat nous remet nos papiers et annonce au chauffeur qu'il a grillé un feu rouge. Le chauffeur ne nie pas, mais s'excuse. Habituellement, à cette étape, le soldat demande une compensation pour ne pas émettre de contravention... mais comme notre chauffeur a repris sa place et qu'il y a des témoins, le milicien n'ose pas, comme nous l'expliquera notre futé conducteur en quittant les lieux sans aucune pénalité. Le reste du trajet se fait sans encombre et le gardien de sécurité ferme les grilles derrière moi, il est maintenant minuit à Abidjan.

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